Rencontre avec Romain Renard
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A l'occasion de la sortie chez Casterman de l'album " Un hiver de glace " par Renard et Woodrell ce 13 avril 2011, Jean-Jacques Procureur est allé à la rencontre de Romain Renard afin d'en savoir un peu plus sur cet album et aussi sur la carriere de l'auteur. Découvrons avant de commencer le jeu des questions, le résumé de l'album.

Il fait froid, très froid cet hiver-là dans lesMonts Ozarks, Arkansas. Et l’avenir est sombre pour la jeune Ree Dolly, 16 ans, et sa famille, qui vivent à l’écart de tout dans la forêt. Jessup, le père, a disparu. Et Ree vient d’apprendre qu’il a hypothéqué lamaison familiale en échange d’une libération conditionnelle. S’il ne se présente pas au tribunal le jour de son jugement, la maison sera saisie et lesDolly mis à la rue. Comment survivraient-ils à cet hiver de glace, alors que lamère n’a plus toute sa tête et que les deux garçons sont trop jeunes pour se prendre en charge ? Tout repose sur les épaules deRee, aînée de la fratrie. L’adolescente doit absolument localiser et ramener son père - ou, s’il est mort, retrouver son cadavre.
En état d’urgence, sa quête commence, âpre, sauvage, violente.

 

Jean Jacques Procureur : comment en es tu arrivé à devenir auteur de bande dessinée?

Romain Renard : Par hasard, à la base, je me dirigeais plutôt vers la photographie et la réalisation de films, je me préparais à passer l’examen d’entrée de l’Insas quand un proche, François Schuiten, m’a conseillé d’essayer un an l’école St Luc de Bruxelles pour étudier la bande dessinée, le découpage d’une histoire afin d’être un peu mieux préparé à cet examen. Je dessine depuis toujours, mais la bande dessinée me semblait réservée qu’à une seule personne de ma famille, j’avais du mal à me faire à l’idée que je pouvais, moi aussi, prétendre à raconter des histoires par ce médium, d’où la photo et la réalisation. J’ai suivi le conseil et suis rentré à St Luc. Au bout de deux ans, j’y étais toujours et c’est là que le déclic s’est vraiment fait, mais j’ai patienté encore quelques années avant de vraiment l’assumer.

Racontes-nous ton parcours bd des origines jusqu'à maintenant...

RR : Comme je le disais,, avant de m’assumer comme auteur de bande dessinée, je suis passé par plusieurs médiums parallèles, le storyboard pour le cinéma, la publicité, puis pour le jeu vidéo. Ces différentes étapes m’ont ensuite conduites à rencontrer Franco Dragone qui recherchait à l’époque, en 2001, des storyboardeurs. Je suis rentré dans son équipe et y ai travaillé deux ans à La Louvière avant de donner ma démission pour réaliser mon premier livre chez Casterman. Malgré ma démission, nous ne nous sommes jamais perdu de vue, et d’années en années, j’ai continué à collaborer avec lui sur des projets de plus grande importance pour terminer enfin en tant qu’assistant à sa création. En dehors du dessin, je suis également musicien. J’ai joué avec le groupe « Rom » pendant quelques années avant de lancer très récemment un projet plus personnel sous le nom de « rom renard’s »

 

 

Comment a démarré ta collaboration avec la collection Rivages/Casterman/Noir ?

RR : Mon éditeur m’a suggéré de rentrer dans la collection, il y a plus de deux ans. Le principe étant de prendre dans le catalogue Rivages noirs un titre et de l’adapter. C’était une opportunité que je ne pouvais refuser. Beaucoup de titres m’intéressaient dans les œuvres de James Lee Burke, Denis Lehane et d’autres, mais lorsque j’ai découvert les romans de Daniel Woodrell et plus particulièrement « Un Hiver De Glace », je suis totalement tombé en accord avec son récit. Tout me parlait : l’intrigue, les rapports entre les personnages, les descriptions fabuleuses des paysages, le tout enrobé de cet onirisme folk gothique, tout cela faisait les ingrédients d’un roman qui m’animait au plus haut point.
Toute la difficulté résidait dans le fait de rendre au plus près la force descriptive de Woodrell. L’histoire se passe dans une région assez reculée et méconnue des Etats-Unis, il n’y avait pas beaucoup de documentation sur la région, je me suis donc rendu sur place pour faire un repérage photographique. Il était important pour moi d’être au plus juste avec ce texte.
J’ai découvert un pays que je ne soupçonnait pas, des gens que je pensais connaître qu’en clichés, grâce à cet auteur, à cette collaboration, j’ai vécu une aventure magnifique.


Tout à l'air de bien se passer avec Casterman, as tu d'autres collaboration dans un futur proche ?

RR : Oui, les choses se passe au mieux, j’ai d’autres projets en vue et notre confiance est mutuelle.

 

 

 

Avec les contraintes de la vie actuelle, gardes-tu toujours autant d'enthousiasme à travailler dans le monde du Neuvième Art ?

RR : Je ne dois pas me plaindre, loin de là. L’envie est toujours grandissante, j’ai l’impression que ce dernier livre (UN HIVER DE GLACE) pourrait être mon premier. Je te parlais un peu plus haut de la difficulté d’assumer mon statut d’auteur de bande dessinée, je pense enfin le faire avec celui-ci. Mes deux premiers livres (« American Season » et  « The End, Jim Morrison »), pêchaient encore par l’orgueil de ce que j’appelle le « complexe du beau dessin ». Je pense que je devais parfois me perdre dans le côté rassurant d’une case trop bien lèchée au risque de figer un peu la narration. C’est un risque quand on cherche une certaine légitimité.
Je me sens plus libre aujourd’hui, une liberté qui m’anime pour de nouveaux projets.

D'autres informations sur tes prochains albums à nous divulguer ?

RR : Il y a de fortes chances que je rejoigne la collection « Lonely Planet-Casterman » pour cette fin d’année. La ville devrait être Montréal. Je suis également sur l’écriture d’un prochain livre, c’est un  projet à long terme qui parlera de l’héritage paternel et de la culpabilisation amoureuse, vaste programme !

 

 

 

As tu un blog ou un site te concernant ?

RR Je n’ai pas de site, j’utilise encore myspace pour mes projets dessinés ou chantés.
Pour le dessin c’est www.myspace.com/romrenard
Et pour la musique il y a : www.myspace.com/legrouperom
Et www.myspace.com/melvilemusic


En 2011 tu a des expositions , d'autres editions , un cd... peux tu nous en dire un peu plus à ces sujets ?

RR : Actuellement il y a deux expositions en France. L’une est à Pau, à la librairie Bachi-Bouzouc, l’autre est collective avec Christian de Metter et Will Argunas, à Paris, à la Galerie des arts graphiques, rue Dante jusqu’au 30 avril.
Sinon, je prévois d’enregistrer un nouveau disque dans les prochains mois. Bon.. ce n’est pas un scoop qui mérite le prix pulitzer, je te l’accorde, mais on va faire de notre mieux…

Ta devise ?

RR : Essayer d’être le plus honnête avec soi-même et dans la création. Ça demande une attention de tout instant…

 

 

Interview © Graphivore-Jean Jacques Procureur 2011

Images © Casterman-Romain Renard 2011



Publié le 13/04/2011.


Source : Graphivore

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