« - Alors Sénateur, ça va mieux ? Dépêche-toi de te réveiller ! Le Seigneur Barzapharnès n’aime pas attendre !
- Tu étais au théâtre !
- Oui. J’ai déclenché la bagarre avec mes hommes pour pouvoir t’enlever tranquillement ! C’est tellement facile de berner un romain ! »
Alors qu’il assistait à une simple représentation théâtrale, Alix se trouve mêlé à une rixe entre spectateurs. Il s’avère que tout n’était qu’un prétexte pour l’enlever. Le Sénateur est mené devant Osacès, eunuque au service du Seigneur parthe Barzapharnès. L’homme parle au nom de son maître, impassible sur son trône derrière une tenture. Le Seigneur a besoin d’or, de beaucoup d’or, pour lever une gigantesque armée afin de combattre Rome. Et seul Alix peut le lui trouver !
© Démarez, Mangin, Chagnaud – Casterman
Qu’il doit être fier de Valérie Mangin, Jacques Martin, là où il est ! Alors que la série mère a encore du mal à se stabiliser, les albums du duo Jailloux/Bréda redorant quand même son blason, Alix Senator frappe encore très fort. Valérie Mangin n’est pas tendre avec ses personnages qui, au cœur du danger et contrairement à ce qu’il se passe dans des séries « classiques », ne sont pas épargnés par la cruauté du monde Antique. (Mais le monde moderne est-il moins cruel ?)
© Démarez, Mangin, Chagnaud – Casterman
Dans une scène introductive mémorable, Mangin récupère les réfractaires du Senator (s’il en existe encore) en montrant Alix adolescent combattant auprès de son père Astorix (l’hommage à Uderzo est très finement placé) et devenir esclave à Khorsabad, face à une armée de statues de soldats à faire pâlir de jalousie Qin Shi Huang. En la personne de Monasès, la scénariste semble introduire un nouvel Enak, troublant Alix dans un jeu de dupes par un physique étonnamment ressemblant à son ancien compagnon d’aventures. Et comme souvent dans les aventures d’Alix, la folie des hommes est au centre des embûches qui se mettent sur son chemin.
Thierry Démarez ne cherche pas à faire du Martin. Il reste fidèle à son style qui, aidé par les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud, donne en particulier aux décors un ton de réalité immergeant le lecteur dans une Antiquité que l’on imagine très fidèle à la réalité. Démarez va loin dans la violence quitte à infliger aux lecteurs des scènes tranchantes.
© Démarez, Mangin, Chagnaud – Casterman
Le formidable site dédié à la série apporte un éclairage culturel et ludique. Visitez http://www.alixsenator.com/accueil.html et jouez au vrai/faux sur la mythologie romaine, apprenez en plus sur les personnages, les lieux, l’Histoire avec un grand H, la mythologie, les auteurs.
A noter qu’il existe une version de luxe à dos toilé de ce onzième volet des aventures du sénateur Alix. Tirage limité à 3000 exemplaires. (18,95 €)
Alix Senator, le mystère, la folie et la grandeur de tout le bassin méditerranéen sont ta source, ton danger et ta force.
Laurent Lafourcade
Série : Alix Senator
Tome : 11 - L’esclave de Khorsabad
Genre : Aventure historique
Scénario : Valérie Mangin
Dessins : Thierry Démarez
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
D’après : Jacques Martin
Éditeur : Casterman
Nombre de pages : 48
Prix : 13,95 €
ISBN : 9782203208292
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