San Francisco s’éveille... Chroniques de San Francisco 2
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San Francisco s’éveille...  Chroniques de San Francisco 2

 

« - Tu n’as pas eu de nouvelles de Mona ?

- Non, pourquoi ? Elle ne vous a pas appelée depuis son départ ?

- Pas une fois. Je m’inquiète. Elle a tendance à se montrer imprudente et… et…

- Madame Madrigal, ça va ?

- Oui, c’est juste que… Je crains d’avoir été moi-même irréfléchie et je… J’espère qu’il n’est pas trop tard.

- Trop tard pour quoi ?

- Mona est ma fille, Brian.

- Hé ! Je sais que vous nous considérez tous comme vos enfants, mais Mona a une mère. Elle habite à…

- Je ne suis pas sa mère. Je suis son père. »

 

 

 

 

 

 

 

 

                1977. C’est la Saint-Valentin à San Francisco. Au 28, Barbary Lane, Mme Madrigal est bien seule. Mona ne se doute pas encore que Mme Madrigal est… son père. Mona a accepté un job de réceptionniste dans un hôtel de passe. Mary Ann et Michael, quant à eux, font une croisière vers Acapulco. L’un et l’autre espèrent trouver l’homme de leur vie. Dans son nouvel appartement à la pension Madrigal, Brian observe quelqu’une dans l’immeuble d’en face. 

 

 

 

 

 © Bauthian, Revel - Steinkis

 

 

                Saison 2 et deuxième année de vie pour les pensionnaires de San Francisco. Armistead Maupin a raconté en neuf romans leurs histoires d’amour et de vie, leurs apprentissages de vie pour les uns, un point d’étape pour d’autres et un bilan pour certains. San Francisco est une ville internationale. Populations japonaises, chinoises, russes, irlandaises, italiennes, françaises et autres forment le melting-pot franciscanais. Foyer de la culture hippie, source du mouvement des black panthers, berceau du beatnik, elle fut également l’emblème de la cause homosexuelle dans les années 70, années de ces chroniques. Plus tard, elle sera même précurseur dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est cette diversité multicuturelle et la libération des mœurs qui intéresse Maupin et celles qui l’ont adapté.

 

 

 

 

 © Bauthian, Revel - Steinkis

 

 

                Isabelle Bauthian et Sandrine Revel apportent toute leur sensibilité à ces tranches de vie. Les Chroniques de San Francisco sont à la fois ancrées dans les années 70 tout en proposant un discours que l’on voudrait assimilé dans les années 2020. C’est là qu’on mesure tout le trajet qu’il reste à faire pour que chacun puisse vivre avec ses mœurs sans que le voisin n’en soit indigné. La série est une œuvre de tolérance, drôle, tendre et réaliste. Il y a des joies, il y a des peines. Quelqu’un a appelé ça du blues, c’est peut-être tout simplement la vie.

                Et alors qu’on ne peut que se réjouir qu’une femme soit sacrée grand Prix du festival d’Angoulême, il manque quand même Sandrine Revel dans la short list des possibles. Sans vouloir juger du talent des autres, la variété de ses productions, la richesse de son trait et sa remarquable bibliographie font d’elle une autrice plus complète dans le média bande dessinée qui est censé allier des histoires et des dessins de qualité. Revel est un futur Grand Prix en puissance.

 

 

 

 

 © Bauthian, Revel - Steinkis

 

 

                Les chroniques de San Francisco est un This is us avant l’heure. Une histoire où l’on pourrait croire qu’il ne se passe rien mais où il se dit tout.

 


Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Série : Chroniques de San Francisco

 

Tome : 2

 

Genre : Chroniques

 

Scénario : Isabelle Bauthian

 

D’après : Armistead Maupin

 

Dessins & Couleurs : Sandrine Revel

 

Éditeur : Steinkis

 

Nombre de pages : 120

 

Prix : 19 €

 

ISBN : 9782368464281

 

 



Publié le 13/03/2022.


Source : Bd-best

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