Santa Calamidad, une interview avec Batem
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Santa Calamidad, une interview avec Batem

À la suite d’une faille dans l’espace-temps, le Marsu et son ami Hector sont catapultés dans le passé et se retrouvent au XVIe siècle sur une caravelle espagnole, échouée sur un banc de sable du Rio Soupopaoro, au plus profond de la jungle palombienne.
Son  équipage folklorique composé de fi ers Ibères au sang chaud a bien du mal à faire taire ses régionalismes.
Andalous, Catalans, Castillans et autres passent leur temps à s’écharper ! Seule l’autorité du terrible et nasalement surdimensionné capitaine Gazpacho arrive à maintenir un semblant d’ordre sur le navire. Car la tension monte ! Alors que ses hommes ne rêvent que de regagner les rivages de leur lointaine Espagne, leur capitaine refuse de rentrer au pays avant d’avoir découvert un trésor à déposer aux pieds de son Roi.

Mais où trouver quelque chose de valeur dans cette jungle où les Indiens ne possèdent d’autres richesses que leur terre et leur civilisation ? Par chance,  les Espagnols capturent une princesse zygomastèque, la délicieuse Ptih’Bonbec, fi lle du roi Tèzunhmekhinpèc, un type super. Heureusement, le Marsu, Hector
et les petits marsupilamis veillent au grain et tiennent bon la barre. Hisse et ho !

Après son escapade remarquée sur le grand écran et l’album BD qui en a été tiré, le Marsu revient dans une toute nouvelle histoire complètement inédite. Retour vers l’aventure avec un grand H, comme dans humour !

C'est donc à cette occasion que Bruno Gilson est allé à la rencontre de Batem pour recueuillir quelques mots autour de ce 26ème tome de la série.

 

 

Voila en ce qui vous concerne, un tome 26 pour 25 ans de travail sur le Marsupilami. Quel regard portez-vous sur ce quart de siècle que vous avez partagé avec le plus surprenant animal de la bande dessinée ?

Un émerveillement sans cesse renouvelé! Le conte de fées se prolonge et le parcours du marsupilami, malgré quelques petits accrocs, aurait plu à son créateur.

 

Quelle est la technique de Travail de Batem ? Par quoi commence t-il au studio le matin après son café ?


D'abord, un deuxième voire un troisème café(du déca), deux toasts à la confiture, ensuite je vérifie mes courriels. Et enfin, si j'ai du scénario, je m'y replonge afin de m'imprégner des belles ambiances et de l'histoire que me propose Stéphan Colman pour, qu'armé de mes crayons , de ma plume et bien entendu de ma GROSSE gomme, je me mette au travail. C'est alors qu'une fois "chaud", je ne vois plus les heures défiler jusqu'à ce que mon estomac me rappelle qu'il faut sustenter la bête...Après mon petit rototo, je m'y remets et la journée, sans que je m'en rende compte se termine après 10 ou 12 heures de bonheur...Parfois ardues.

 

Comment s'est déroulée la collaboration avec Colman sur ce dernier opus ?

Comme les précédentes, Stéphan Colman est un ami et pense beaucoup à moi lorqu'il écrit et découpe le scénario. Nous nous voyons régulièrement et cette étroite collaboration m'aide beaucoup à sortir le meilleur de moi-même.

 

Dans ce tome on découvres de très beau décors Zygomastèques avec notament une dalle circulaire qui représente le calendrier du passé, présent et futur. Cela à du être un travail conséquent d'adapter ce type de dalle (qui existe dans la réalité) à l'histoire de Santa Calamidad n'est-ce pas ?


Vous avez raison, ce travail d'orfèvre demande un minimum de documentation, mais pour le calendrier auquel vous faites allusion, je n'ai aucun mérite, c'est Stéphan Colman qui, comme chacun sait est un excellent dessinateur, s'est farci le boulot...Je n'aurais pas fait mieux. :)

 

 

 

 


Avez-vous une grande maîtrise de vous et un grand sérieux en dessinant sur les bases du scénario ou au contraire vous permettez-vous certains fou-rires ? ( je pense à certains noms de Zygomastèques ou certaines situations hilarantes dans l'album).

Comme je dis souvent , ce métier demande beaucoup de sérieux, mais il faut d'abord et avant tout y prendre du plaisir, sinon à quoi bon!
Quand nous dessinons nous jouons le rôle de nos personnages et bien entendu, nous rions et pleurons avec eux!Si vous dessinez en dormant, le lecteur ne vous suivra pas !...

 

Santa Calamidad est un donc voyage dans le temps. Est ce que ce thème reviendra plus tard dans la série, pourrait-on découvrir d'autres aspects du Marsupilami, de lointains ancêtres ?

Stéphan Colman a amené une nouvelle couleur à la série, plus poétique, voire chamanique. J'aime beaucoup cela car cette" magie" permet de nous renouveler et de ne pas nous contenter d'envoyer notre personnage casser la figure à tout qui voudrait le capturer ou nuire à la quiétude de sa petite famille.
Sans sombrer dans l'ésotérisme, nous rappelons à nos lecteurs que le marsupilami a une origine mystérieuse et que ce n'est pas pour rien qu'il fascine tant de monde!
Quand nous racontons la légende de notre animal fétiche, nous véhiculons, tout en nous amusant, de jolis messages. Nous allons continuer en ce sens, en épurant, en étant un peu moins verbeux et en privilégiant toujours l'humour, Franquin a toujours fait cela et , comme lui,  nous cherchons à respecter le lecteur. Et nous découvrirons bien entendu de nouveaux aspects du marsupilami, mais c'est une surprise.

 

 

 


 


La question qui brûle les lèvres de tout fans : Avez-vous une anecdote spéciale à nous raconter à propos de Franquin et du Marsupilami et que vous auriez vécue personnellement ?


Peu de temps avant qu' André Franquin me confie le marsupilami, j'ai eu l'occasion de travailler, à sa demande, sur Gaston Lagaffe, j'avais aussi dessiné le marsupilami dans le cadre d'un hypothétique projet de dessins animés(à la SEPP) et à l'époque(1983) il m'a dit que je dessinais mieux Gaston que le marsupilami, étonnant, non?
Plus tard, avec l'arrogance de la jeunesse (ou une certaine naïveté), je lui ai demandé s'il désirait que Gaston lui survive et il a répondu par la négative ! A bon entendeur, salut !

 


Y' a t-il d'autres projets auxquels vous aimeriez travailler à l'avenir ?


J'ai déjà travaillé(à la commande) sur d'autres projets, mais aujourd'hui, il est très difficile d'installer une nouvelle série ou un nouveau personnage. Je vais probablement tenter de m'attaquer à quelque chose de nouveau, mais pas seul, avec un collaborateur...Le but étant de continuer à s'amuser. Mais les temps sont durs et il ne faut pas se précipiter.
La caricature continue à m'amuser, mais je reviens à l'illustration et m'essaye à la peinture...mais en cachette...

 


Quelle est la devise de Batem ?


"Ne prenons pas la vie trop au sérieux, nous ne la quitterons pas vivants"(ce n'est pas de moi).


Ou alors,"la vie n'est pas simple, mais il y a moyen de ne pas trop se la compliquer" (ça c'est de moi!).


Ou encore,"même si tu prends des baffes, assure ton taf ou bardaf, c'est l'embardée!".
 
Bon, je crois que j'en ai assez dit, nous avons la chance d'être entourés de belles personnes , alors profitons-en avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.

 

Propos recueillis par Bruno Gilson.

 

 

 

 

 

Interview © Graphivore-Gilson 2012

Images © Marsu productions-Batem-Colman 2012

Photo © Jean-Jacques Procureur

 



Publié le 21/11/2012.


Source : Graphivore

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