« - Le grand quartier général m’a chargé de vous demander d’exécuter une mission de la plus haute importance, Philip.
- Bigre ! J’ai combattu avec vous, Francis, mais je n’en suis pas pour autant un militaire. Qu’ai-je à voir avec votre S.H. ?
- C’est au créateur de l’Espadon que je m’adresse. Comme vous le savez, il nous reste à la base de Makran cinq appareils rescapés de cette horrible guerre contre les hordes de Basam-Damdu, puisqu’on a dû en détruire deux, trop sévèrement atteint pour être réutilisables. »
Parce que la présence britannique en Inde est indésirable depuis l’indépendance du pays, la base de Makran va être évacuée et désaffectée. C’est là que se trouvent cinq ailes volantes, des Espadons que l’Etat-Major a toujours refusé de remettre en service par crainte qu’une puissance hostile ne s’empare de l’un d’eux en cas d’accident. Les cinq Espadons vont être transportés par mer jusqu’à la base de Scaw-Fell. Le Capitaine Francis Blake demande à son ami le professeur Mortimer d’encadrer le transfert. En effet, ce dernier est le seul capable de changer les codes permettant d’allumer chacun des avions. Il est plus que prudent de les modifier. Le transfert ne va pas exactement se passer comme prévu.
© Van Hamme, Berserik, Van Dongen – Blake et Mortimer
Situé après La vallée des immortels, Le dernier Espadon rebondit sur le premier récit d’Edgard-Pierre Jacobs : Le secret de l’Espadon. Jean Van Hamme avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus, mais il y est retourné. Il pousse cette fois-ci le curseur tellement loin qu’on croirait presque lire une parodie. Lorsque l’on lit entre les lignes, on est parfois plus proche de Philip et Francis que de Blake et Mortimer. Les codes sont utilisés à l’extrême, ce qui donne une étrange impression d’être dans des chaussons mais d’avoir trop chaud dedans. Le scénariste se permet des choses que Jacobs n’auraient pas écrites. Certains dialogues entre Olrik et Mortimer sonnent faux. De même, Marge interrompant une réunion au sommet pour donner un message à Blake est une scène improbable. Reste le plaisir de retrouver au premier plan Nasir dans un rôle stratégique.
© Van Hamme, Berserik, Van Dongen – Blake et Mortimer
Les néerlandais Teun Berserik et Peter Van Dongen pratiquent une impeccable la ligne claire. Leur partage des planches est impossible à déceler. Sont-ce là des talents de faussaires ou l’utilisation de codes et de techniques utilisant un vocabulaire graphique précis ? Les deux, mon Capitaine… Blake ! Mais lorsque le talent des disciples arrive à la hauteur de celui de leur mentor, pourquoi se priver de leurs compétences ?
© Van Hamme, Berserik, Van Dongen – Blake et Mortimer
Les prochains Blake et Mortimer annoncés sont Huit heures à Berlin, dessiné par le talentueux Antoine Aubin sur scenario de Bocquet et Fromental, ainsi qu’un nouveau Sente/Juillard dont l’action restera dans la perfide Albion.
Laurent Lafourcade
Série : Blake et Mortimer
Tome : 28 – Le dernier Espadon
Genre : Espionnage
Scénario : Jean Van Hamme
Dessins : Teun Berserik & Peter Van Dongen
Couleurs : Peter Van Dongen
Éditeur : Blake et Mortimer
Nombre de pages : 64
Prix : 15,95 €
ISBN : 9782870972854
©BD-Best v3.5 / 2024 |