« - Allez, en route ! Il y a un bus qui nous attend !
- On n’a rien ? On peut vraiment partir ?
- Oui, tous les tests sont négatifs. On est libres…
- Noah aussi ?
- Non, je suis navré. On va devoir partir sans lui…
- Quoi ?! Non, c’est hors de question. On ne peut pas l’abandonner !! »
Six adolescents canadiens sont coincés en Louisiane à cause d’un virus mortel transformant les humains en monstres végétaux. Bien sûr, ils auraient pu fuir avant qu’il ne soit trop tard. Mais ils n’ont pas voulu laisser tomber celui d’entre eux qui a été infecté. Les voilà confinés, comme bon nombre de personnes, dans une zone de quarantaine.
Chacun des 6 élèves du groupe a un caractère bien déterminé. Noah, infecté par le virus, est un Quasimodo qui essaye de maîtriser sa condition de monstre. Mais le mal progresse. Il mute. Les heures sont comptées. Sa sœur Naïa se découvre une âme de leader. Elle va prendre les choses en main et endosser un rôle à la Rick Grimes (The Walking Dead). Linda est restée par amour pour Noah. Mais comment se fait-il qu’elle sache si bien manier les armes ? Sato & Lucas forment le duo Action & Réflexion. Si le premier est un fonceur, l’autre, au QI de 145, est plus cérébral. Beth est plus spectatrice et commentatrice.
La zone infectée se trouve barricadée par un mur infranchissable. L’Amérique de Donald Trump est derrière le mur de Green Class. Comme dans tout « survival », le récit n’est qu’un prétexte à l’analyse des rapports humains.
Jérôme Hamon et David Tako signent une série qui s’avère d’ores et déjà addictive. Jérôme Hamon fait monter la tension crescendo pendant que David Tako, dans un graphisme réaliste plutôt Comics américains, fait muter les infectés dans des métamorphoses végétales.
Green Class est à ranger dans sa bibliothèque entre « Seuls » et « The Walking Dead ». Côté littérature jeunesse, on peut le mettre aux côtés du Labyrinthe, qui a donné lieu à une saga cinématographique. Côté cinéma, c’est le grand écart entre World War Z et Avatar. Enfin, la bande d’ados de Green Class ne serait-elle pas une variation moderne des enfants perdus de Peter Pan ?
La couverture et la maquette sont exceptionnelles. Pour le premier album d’une série, « Pandémie » est long et dense. 64 planches, c’est une générosité assez rare de la part d’un éditeur. Un cahier graphique complète l’album. Comme quoi, quand on veut mettre les moyens pour défendre une série, c’est possible.
Le découpage est dynamique. Il n’y a pas de longueur. Le lecteur a de quoi lire. Bien qu’en étant graphiquement éloigné, « Green Class » tient aussi du manga adapté au format franco-belge. On espère qu’un rythme de parution rapide va être adopté.
Le cliffhanger final laisse augurer d’un deuxième épisode dans lequel nos héros seront au cœur du danger. La dernière scène est digne d’un grand blockbuster hollywoodien.
Laurent Lafourcade
Série : Green Class
Tome : 1 - Pandémie
Genre : Survival
Scénario : Hamon
Dessins & Couleurs : Tako
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 66
Prix : 12,45 €
ISBN : 9782803672387
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