Stand by him. Dans la nuit noire
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Stand by him.  Dans la nuit noire

 

« - Entrez, je vous prie. Je vais vous montrer la chambre. Je m’appelle Wen et voici mon mari, Jian. Jian ne parle pas anglais mais il comprend tout ce que vous dites. La chambre est par là. Vous aurez une chambre avec deux lits. Votre salle de bains est de l’autre côté de l’entrée. Vous pouvez aussi utiliser la cuisine et le patio. Ou si vous préférez, je peux faire la cuisine, pour un petit supplément.

-          Oui ! Je préfère largement que vous fassiez la cuisine ! »  

 

 

 

 

 

 

 

                Russel Pruitt a treize ans. Sa mère a quitté le foyer conjugal. Dans l’Amérique des années 50, Russel arrive en Californie avec son père alcoolique. Ils vont loger chez une famille d’immigrés asiatiques. Alors que le père continue de sombrer, le gamin va apprendre la vie au milieu d’une bande de potes… enfin… disons plutôt des connaissances. Russel va découvrir la face sombre du genre humain et tenter de construire son adolescence dans des conditions pas des plus roses.

 

 

 

 

 © Small – Delcourt

 

 

                Dans un pavé de quatre cents planches, David Small peint une histoire de l’Amérique des années 50. « Dans la nuit noire » est une variation de « Stand by me ». C’est un apprentissage de la vie, un monde adolescent qui se cherche, une sexualité qui se découvre, des influences à tenter de maîtriser, autant que faire se peut… Avec le personnage de Warren, Small aborde la problématique de l’ascendance psychologique néfaste et fourbe de certaines personnes sur d’autres. Warren et Russel, c’est un peu Ripley et Dickie, qui trouvera son paroxysme dans une histoire de chiens tués. Leur rencontre est le genre d’événements qui permet de grandir si on est assez fort pour rebondir (Ne dit-on pas que ce qui ne tue pas rend plus fort) ou bien qui entraîne dans une chute sans fond, sans fin.

 

 

 

 

 © Small – Delcourt

 

 

                Russel est un enfant mais il paraît plus adulte que ses parents. Small les utilise pour mettre le jeune homme dans des situations inextricables, puis les abandonne aussitôt. On ne reverra jamais la mère et le père est un fantôme depuis le début. Russel est sa béquille. Les parents sont faits pour élever leurs enfants. Russel, lui, doit le faire tout seul. Les valeurs de la vie, Russel les apprendra cependant grâce au couple chinois, personnages apportant une touche d’espoir dans un destin sombre, une lumière au bout du chemin…

 

                Le graphisme de David Small est rapide et jeté. Le découpage est aéré et parfois contemplatif. La couverture peut sembler anodine : un visage en gros plan. Lorsque l’on apprend par l’album qu’il s’agit du reflet de Russel s’observant, déformé, dans une cuillère, elle prend une autre dimension, celle de la recherche de soi.

 

 

 

 

 © Small – Delcourt

 

 

                Dans la nuit noire aurait-il pu s’intituler Dans la vie noire ? Si Small ne l’a pas appelé ainsi, c’est parce que l’on découvre que c’est bien seulement la nuit métaphorique qui est ainsi, et pas toute la vie. Chaque tunnel a une issue. Dans la nuit noire est un roman graphique qui permet de comprendre l’adolescence et ses difficultés.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Dans la nuit noire

 

Genre : Drame psychologique

 

Scénario & Dessins : David Small

 

Éditeur : Delcourt

 

Collection : Outsider

 

Nombre de pages : 402

 

Prix : 24,95 €

 

ISBN : 9782413024125

 



Publié le 23/04/2021.


Source : Bd-best

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