Sunday, bloody Sunday. Croke Park
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Sunday, bloody Sunday.  Croke Park

« - Sean, Antoine ne connaît pas notre histoire, et on ne peut pas lui en vouloir. Mais il est certain que ce match risque de réveiller les mémoires…

- Et si tu activais la tienne, Anthony, pour notre petit français ? Tu sais qu’on ne se lasse jamais de tes histoires…

- Tu crois vraiment que ça intéresse les jeunes d’entendre les vieux radoter, Maureen ?

- Si ce n’était pas le cas, pourquoi je m’installerai à votre table, Anthony ?! Allez, je vous écoute…

- Bon, tu l’auras voulu… Tu as déjà entendu parler du Bloody Sunday, fils ? »

 

 

 

 

 

 

 

 

                Dans le pub de Maureen, Anthony, irlandais dans l’âme, raconte à un jeune français un événement déterminant dans l’histoire du pays dont son père a été marqué à jamais.

                21 novembre 1920, à Croke Park, le stade de sport de Dublin, un match de football gaélique est disputé entre l’équipe de Dublin et celle de Tipperary.

                Demain, le 24 février 2007, à Croke Park, le stade de sport de Dublin, un match de rugby est disputé entre anglais et irlandais. Ce match sera lourd de sens. Quatre-vingt-sept plus tôt, la rencontre s’était soldée par une tuerie. C’était le Bloody Sunday. Le sport va-t-il mener à la réconciliation ?

 

 

 

 

 © Guérineau, Gâche - Delcourt

 

 

                Sylvain Gâche s’empare du massacre fomenté par l’armée anglaise en 1920 pour raconter un morceau de l’histoire de l’Irlande par le sport. Croke Park n’est pas l’histoire d’un homme; c’est avant tout l’histoire d’un lieu. Cet album arrive pile au moment du centenaire de la commémoration de la tragédie née des représailles des soldats britanniques envers l’exécution par l’IRA de quatorze espions anglais. Gâche démontre comment la loi du Talion a meurtri le pays jusqu’à très récemment.

 

 

 

 

 © Guérineau, Gâche - Delcourt

 

 

                Richard Guérineau revient au contemporain qu’il avait quitté depuis les Stryges. Croke Park lui permet de montrer deux facettes bien différentes de ses capacité. Dans la partie 1920, on est dans du thriller implacable où des incorruptibles s’invitent dans des tueries sanglantes. Dans les rencontres sportives, que ce soit celle de 1920 ou celle de 2007, le dessinateur use de l’esthétisme de son trait dans de belles compositions de jeux. On est sur le terrain. On y est aussi lors du massacre. Sans dévoiler la fin, on la connaît d’avance dans ses grandes lignes, on ne peut que penser aux attentats en France, et en particulier à celui du Bataclan où le public s’est fait exterminer dans la salle de spectacle comme les joueurs à Croke Pak.

 

 

 

 

 © Guérineau, Gâche - Delcourt

 

 

                La couverture met en avant-plan un officier anglais aux faux airs d’Adolf Hitler, peut-être pour appuyer sur la cruauté de ce dimanche sanglant qui n’est rien d’autre qu’une épuration irlandaise. Les poteaux de rugby associés à une cage de football et à un ballon rond intriguent de premier abord. C’est juste qu’il s’agit, on l’a dit, d’un tout autre sport : le football gaélique.

 

                Avec Jujitsufragettes, Croke Park inaugure la nouvelle collection Coup de tête des éditions Delcourt. Elle a pour ambition de raconter l’Histoire par le biais du sport, comme le fait depuis quelques années Philippe Collin dans son émission dominicale L’œil du tigre, sur France Inter.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Croke Park

 

Genre : Sportif & historique 

 

Scénario & dossier historique : Sylvain Gâche 

 

Dessins & Couleurs : Richard Guérineau 

 

Éditeur : Delcourt

 

Collection : Coup de tête

 

Nombre de pages : 128

 

Prix : 21,90 €

 

ISBN : 9782413020134

 



Publié le 19/10/2020.


Source : Bd-best

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