True comics detective. L’homme bouc
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True comics detective.  L’homme bouc

«  - Elle faisait du jogging ?

-   Non. Elle se baladait.

-   Toujours dans le même secteur ?

-   Les environs sont très jolis.

-   Elle n’a jamais fugué auparavant ?

-   Fugué ? Quelle idée ! Adèle est interne à Limoges… Elle ne rentre que le week-end… Je suis contente d’avoir un peu de compagnie…

-   On peut exclure qu’elle se soit perdue ?

-   Elle a grandi ici…

-   Vous dites que votre chien l’accompagnait ?

-   C’était son chien… Lucky… Je lui avais offert pour ses treize ans… Mais c’est moi qui le garde…

-   Il a disparu, lui aussi ?

-   Oui… »

 

 

 

 

 

 


 

                Adèle a disparu. Ni elle ni son chien ne sont revenus de leur promenade en forêt. Gaëlle Demeter mène l’enquête. La lieutenant dans la gendarmerie interroge sa mère. En fouillant la chambre de la lycéenne de dix-sept ans, l’enquêtrice trouve comme seul maigre indice un attrape-rêve lugubre orné d’un crâne d’oiseau. Epaulée par son collègue de brigade Damien Fabre, Gaëlle va tenter de résoudre l’énigme. Elle va faire appel à Blanche, une amie chamane, afin de se pencher avec elle sur ce mystère aux frontières de l’occultisme.

 

 

 

 

© Corbeyran, Morinière - Robinson

 

 

                Pour son quatre centième album, Eric Corbeyran signe un thriller angoissant. Le scénario pourrait faire l’objet d’une saison de la série HBO True Detective. Un duo d’enquêteurs, des meurtres ou des disparitions et un univers sombre, Corbeyran applique la recette efficace d’une histoire qu’on ne peut arrêter avant la fin.

Gaëlle n’est pas une enquêtrice lambda. Elle a un passé, des troubles et des failles. On ne sait pas tout de ses relations passées avec Blanche. Elle n’est pas une super-héroïne. Elle demande de l’aide si elle se trouve confrontée à des problèmes qui ne sont pas dans ses cordes. Elle est tout simplement humaine, et donc parfaitement crédible.

 

 

 

 

© Corbeyran, Morinière - Robinson

 

 

Corbeyran sème des indices d’ambiance. La chambre d’Adèle est décorée de posters entre autres de Radiohead, de Kurt Cobain et de Beyonce, dont on pourrait faire la bande son de l’album. Le livre de S-F Le maître des illusions de Tanith Lee, dans la collection Le Dit de la Terre Plate, est dans la table de nuit de la jeune fille. Dans cette histoire, un prince traite les hommes comme des jouets. Le parallèle est assumé avec L’homme bouc.

 

 

 

 

© Corbeyran, Morinière - Robinson

 

 

C’est justement le dessin d’un homme à tête de bouc dans un Artbook d’Aurélien Morinière qui a donné l’idée du scénario à Corbeyran. Le limousin de résidence de Morinière sert de décor au thriller qui en est issu. Le dessinateur, pour qui Le Horla a été un choc de lecture, illustre ce récit aux ambiances fantastico-forestières, où on ne sait jamais si on va tomber du réel à l’irrationnel… ou pas.

Les personnages de Morinière sont dans la filiation Guérineau tandis que ses décors lorgnent plus vers Charlie Adlard. Le traitement en niveau de gris accentue le côté lugubre des événements. Un cahier graphique clôt l’album et permet au dessinateur d’exposer son talent dans de grandes images.

 

 

 

 

© Corbeyran, Morinière - Robinson

 

 

L’homme bouc est de ses histoires dont il ne faut rien dévoiler pour mieux être surpris par les virages successifs que prend le scénario. Les amateurs de David Fincher et de Jonathan Demme s’y retrouveront dans une ambiance glauque et mystique avec un final à la Blair Witch laissant des mystères apparents et amenant à un climax jusqu’à la dernière planche.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

One shot : L’homme bouc 

 

Genre : Thriller 

 

Scénario : Eric Corbeyran 

 

Dessins & Niveaux de gris : Aurélien Morinière 

 

Éditeur : Robinson

 

Nombre de pages : 192 

 

Prix : 29,95 €

 

ISBN : 9782017044574

 



Publié le 09/11/2020.


Source : Bd-best

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