Paris, 1793. Marat a été assassiné. Le peintre David a proposé à la Convention de faire son portrait posthume. Son ami Robespierre est venu juger de l'avancement du tableau. Le 8 août, on inaugure au Louvre le premier musée de la Nation où l'on peut voir les œuvres des peintres contemporains de la Révolution. Jules Stern, venu de Khazarie, cherche à joindre Robespierre. Ce dernier projette une motion ayant pour but de reconnaître la liberté des cultes. Il veut qu'on organise une grande fête de la Raison en l'honneur de l'Être suprême. Il demande à David de lui trouver un visage. Entretemps, la Convention salue le courage du jeune Bara mort en martyr. On demande à David de faire son portrait. Il prend Jules comme modèle. Mais, Robespierre s'impatiente pour sa fête et sa représentation picturale. Il ne sait pas que des jours plus sombres encore vont obscurcir le ciel...

 

 

Un bijou

Pour cette commande du Musée du Louvre, associé à Futuropolis, Bernar Yslaire (Sambre) a demandé le concours du scénariste et réalisateur Jean-Claude Carrière. Et, c'est tout bonnement sublime ! Le choix de l'époque (la Terreur), l'inauguration du musée, le travail extraordinaire de David, les idées révolutionnaires de Robespierre et l'apparition de Jules, un héros d'Yslaire, font de cette histoire un bijou scénaristique. Le contexte historique est parfaitement maîtrisé et permet au lecteur de traverser les moments terribles qui ont succédés à la Révolution. Tout se résume à la relation entre l'homme politique et le peintre fasciné par deux jeunes gens, Bara et Jules. Les scènes, criantes de véracité et de réalité, font frémir. Le bouillonnement des passions fascine. Par ailleurs, la performance graphique est digne d'éloges. Yslaire introduit dans l'album de véritables tableaux qu'on peut voir aujourd'hui au Louvre. Mais, il ne s'arrête pas là. Les travaux de David magnifient l'ouvrage et laissent penser qu'Yslaire a réalisé un extraordinaire effort dans la reproduction. En faisant revivre à la perfection des personnages hauts en couleurs, le dessinateur s'approprie leurs âmes et nous séduit. Les couleurs sombres et rouges rappellent que chacun vit des heures difficiles voire atroces.

Un véritable chef d'œuvre à découvrir d'urgence...

Marc Bauloye

Le ciel au-dessus du Louvre Yslaire Carrière Louvre Ed. Futuropolis

Publié le 21/08/2010.