Un goût de Délivrance. Goat Mountain
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Un goût de Délivrance.  Goat Mountain

 

« - P’pa, on arrive quand ? J’ai envie de tirer !

- Patience ! Ne t’avise pas de tuer un oiseau ici, tu effraierais les cerfs ! On est arrivés ! Fiston, viens m’aider.

- Les braconniers peuvent toujours y aller pour détruire cette barrière. Ils peuvent tirer dedans… Mmmmph… Essayer de la défoncer… Putains de braconnier... »

 

 

 

 

 

 

 

                Nord de la Californie, 1978. Un gamin de onze ans, son père, son grand-père et Tom, un ami de la famille, pénètrent dans leur domaine de chasse privé. Malgré les barrières de protection qu’ils ont mises, un braconnier est entré. Ils auraient pu être n’importe quel groupe d’hommes, à n’importe quelle époque. Ils se sont regroupés pour tuer, pour une chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. Ce jour-là, en pénétrant dans le domaine, leur vie allait changer. Pour la première fois, le petit va tuer. Il doit montrer qu’il est un homme et assumer son acte. Ça va être d’autant plus difficile pour lui que sa cible ne sera pas un cerf.

 

 

 


© Van Linthout, Carol, Vann - Philéas

 

 

                Goat Mountain est un huis-clos en pleines montagnes rocheuses. Comme dans tout bon thriller horrifique, ce qui devait passer pour une bonne journée va se transformer en cauchemar à cause d’un événement inattendu. Adapté d’un roman de David Vann, l’histoire met en scène une famille aux traditions séculaires et éculées. Mais pour le grand-père, rien ne peut déroger à la règle. Parfois malaisante, parfois malsaine, l’ambiance est tendue. La tension monte crescendo. Les événements sont tels qu’il n’y a pas de retour en arrière possible. Quelle en sera l’issue ? Avec un petit goût de Délivrance, le récit traite en fond du rapport de l’homme dit civilisé avec les armes à feu. En ces temps troublés de retour en arrière dans une Amérique rétrograde et violente, où tout un chacun peut se balader dans New-York avec un pistolet à la ceinture, Goat Moutain a un désagréable goût fortuit d’actualité.

 

 

 

 

© Van Linthout, Carol, Vann - Philéas

 

 

                Michel et Béa Constant, Didier et Lyse Tarquin, Olivier Grenson et Sylvie Roge, à présent O.Carol et Georges Van Linthout : les couples auteur/autrice de bande dessinée occupent ces derniers temps le devant de la scène avec talent et dans des univers pour  les uns et pour les autres complètement différents. De la chronique sociale à la science-fiction en passant par le thriller, ces duos montrent dans leurs créations une harmonie naturelle débouchant sur une efficacité hors norme. Ainsi, Lady Jane, UCC Dolores ou encore La fée assassine sont des one shot ou séries incontournables. Goat Mountain s’ajoute à cette short list. Après avoir rédigé le dossier littéraire de Silence Blanc-Le Grand Nord, d’après Jack London, O.Carol signe sa première adaptation d’un roman en BD. On connaissait Georges Van Linthout comme dessinateur franco-belge classique. Il a collaboré avec François Walthéry, a eu sa série policière Lou Smog à l’époque bénie du journal Tintin. Il n’a jamais quitté la scène, mais revient ici dans un style étonnant. Sur un fond en niveaux de gris, les touches de couleurs ne se mélangent jamais et scandent les scènes. L’auteur réalise un travail inattendu.

 

 

 

 

© Van Linthout, Carol, Vann - Philéas

 

 

                Les éditions Philéas sont encore jeunes mais s’installent avec un fond solide. Après les chocs Seul le silence et Monsieur le Commandant, Goat Mountain enfonce le clou s’inscrivant dans les albums primables de l’année.

 

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Goat Mountain

 

Genre : Thriller 

 

Scénario : O.Carol 

 

Dessins & Couleurs : Georges Van Linthout 

  

D’après : David Vann 

 

Éditeur : Philéas

 

Nombre de pages : 144

 

Prix : 19,90 €

 

ISBN : 978249467234

 

 



Publié le 09/07/2022.


Source : Bd-best

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