« - Hé, toi ! Tu sais combien ça fait 1 + 1 ?
- Hein ? 1 + 1 ?
- Oui. Combien ça fait ?
- 1 + 1 ?
- Oui ! 1 + 1 !
- Ben, ça fait quelque chose…
- Oui, mais combien ?!!
- Quelque chose en plus… Quelque chose en plus que 1.
- Ces espèces de monstres ne comprennent rien à rien. »
Rien ne prédestinait ce petit microbe fasciné de calcul mental à devenir le sauveur de l’humanité. La vision du Tarzan de 1932 avec Johnny Weissmuller a changé sa vie. Tombé sous le charme de Maureen O’Sullivan, le minuscule bonhomme n’a plus qu’une idée en tête, rencontrer l’actrice américaine qu’il nomme Toajêne. Récupéré par un chercheur, Moatarzan, car c’est comme ça qu’il se fait appeler, possède un pouvoir miraculeux qui permet de reconstituer des visages qui s’effacent mystérieusement.
© Panaccione, Bozzetto – Delcourt
Bruno Bozzetto écrit une histoire qui ne ressemble à aucune autre. Mais qu’est-ce que ça fait du bien de lire des choses comme ça ! C’était à se demander si ça pouvait encore exister. S’il y avait un prix de l’originalité, cet album sera incontestablement le vainqueur. Bozzetto présente son personnage dans des premières pages dans lesquelles ont se demande ce que l’on va bien pouvoir nous raconter. L’intérêt se construit savamment, pas à pas grâce à la recette : j’intrigue, je ferre, j’accroche. Qui est ce petit bonhomme qui pose des questions de calcul mental à des êtres bizarroïdes ? C’est le film vu par le petit personnage qui se charge de la deuxième étape, la troisième étant assurée par ce professeur qui, à la fois nous apprend que le personnage que l’on suit depuis le début est un microbe, et nous interpelle sur la façon dont il va l’utiliser.
© Panaccione, Bozzetto – Delcourt
Grégory Panaccione met tout l’amour de Moatarzan pour Toajêne dans son trait en noir et blanc. Ce microbe au graphisme humoristique intègre un monde réaliste et parvient à tirer des larmes tellement le dessinateur met de l’émotion dans le personnage.
Le parti pris de ne pas coloriser l’histoire accentue le rapprochement entre Toajêne et Maureen O’Sullivan, égérie de ce film en noir et blanc.
© Panaccione, Bozzetto – Delcourt
Si vous pensiez rester insensible à une histoire de microbe, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au coude ou que vous n’avez pas une once d’humanité.
Laurent Lafourcade
One shot : Toajêne
Genre : Histoire d’amour
Scénario : Bruno Bozzetto
Dessins : Gregory Panaccione
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 94
Prix : 19,99 €
ISBN : 9782413027515
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