« - Ah ! Vous voilà ! Inutile de raconter la pousuite, nous vous avons observé dans l’éther : vous avez échoué. Nous allons déterminer votre degré de responsabilité dans cette affaire, Waïwo, et décider des sanctions appropriées. Le Danthrakon doit être retrouvé et la menace que constitue ce garçon éliminée.
- Sans parler des autres ouvrages abusivement détournés que leurs propriétaires veulent retrouver ! »
Le mage Waïwo est attendu par l’inquisiteur Amatu dans la cité. Nul ne sait comment le Danthrakon, ce grimoire, est entré dans le corps de Nuwan, pourtant simple marmiton. Et comme le dit le jolie Lerëh, la place de l’encre, c’est sur du papier, pas dans les veines. L’ouvrage appartient au mage mais il a choisi d’habiter chez le jeune homme. Il faut à tout prix trouver le moyen de s’en débarrasser. Pour Amatu, le grimoire a besoin d’un maître. A bord du Leviathan, la chasse peut commencer.
Avec ce deuxième tome, Danthrakon s’affirme comme la figure de proue des éditions Drakoo, filiale de Bamboo. Christophe Arleston joue dans le grand classique. C’est propre, c’est net, c’est efficace. Le scénariste réunit les poncifs du genre. Il complète son univers de créations originales comme il sait le faire. Ici, la Mygatule, une araignée faite de chair et de mécanique sert de véhicule aux ennemis de Nuwan et les siens.
Arleston navigue entre les codes. Il n’hésite pas à utiliser aussi de grands personnages mythologiques classiques, comme des sirènes redoutables avides de viande humaine. Il sait tout autant surprendre en n’hésitant pas à sacrifier des personnages importants, mais toujours au profit du scénario.
Olivier Boiscommun fait le job en marchant sur les pas de Tarquin, mais il a parfois des difficultés à garder le cap. Est-ce parce que ce graphisme n’est pas naturel pour lui ? Toujours est-il que si les personnages principaux sont irréprochables, certaines attitudes ne sont pas maîtrisées. Par exemple, les mains qui tiennent les espèces de peignes qui servent à diriger la Mygatule n’ont pas les positions qui permettent de serrer les objets. Plus loin, un bras est désarticulé. Quant aux décors, on était peut être mal habitué, mais ils mériteraient d’être plus travaillés. On attend un tome 3 élevant le niveau et mettant en valeur les capacités graphiques de son dessinateur.
Danthrakon est aussi le récit d’un fardeau lourd à porter. Tel un Hulk mal-à-l’aise dans son corps de monstre, Nuwan montre sa force, sa détresse et sa mélancolie dès la couverture le mettant en position de force inquiète. Danthrakon est également une histoire de famille, une quête d’identité qui va se transformer en schizophrénie perturbante. Bref, on le voit, l’univers est riche et gagne à être visité.
Laurent Lafourcade
Série : Danthrakon
Tome : 2 - Lyreleï la fantasque
Genre : Heroïc-Fantasy
Scénario : Christophe Arleston
Dessins : Olivier Boiscommun
Couleurs : Claude Guth & Florence Torta
Éditeur : Bamboo
Collection : Drakoo
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782490735150
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