Une lumière dans un camp de la mort. Les anges d’Auschwitz
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Une lumière dans un camp de la mort.  Les anges d’Auschwitz

« - Il s’agit certainement de vérifications administratives. Tout va bien se passer.

- Dehors. Tout le monde dans la rue ! Je t’ai dit… Dans la rue ! Hors de cette maison ! Tout de suite !

- Il doit y avoir une erreur. Cette maison appartient à notre famille depuis quatre générations…  Si vous le permettez… Je peux vous montrer nos titres de... »

 

 

 

 

 

 

 

                Un coup de feu retentit. Le père de David vient d’être abattu par un soldat allemand. La vie de David ne sera plus jamais la même. S’apprêtant à vivre toute une existence d’amour avec Hannah, le jeune homme va connaître la déportation et l’enfer des camps de concentration. Mais David croît aux anges gardiens. Cette force, celle des rêves et celle des mots, est un atout majeur. Il possède là une arme terrifiante qui terrorise le commandant nazi d’Auschwitz.

 

 

 

 

© Desberg, Van Der Zuiden - Paquet

 

 

                Stephen Desberg s’est enfoncé dans les secrets les plus inavouables de l’humanité. Lors d’une visite d’Auschwitz, les photos de prisonniers regardant leurs morts annoncées l’ont pris à témoin de cet enfer sur terre. Il a imaginé l’histoire d’un de ces hommes, vu sur une de ces photos, faisant de lui un colosse spirituel. Ce héros juif, c’est David. Sa mère lui a appris qu’il existe une prière pour que les anges descendent des nuages et veillent sur eux. Lorsqu’il va parler de ces anges dans le camp et que cela viendra aux oreilles de l’oberstumführer Karsten, le sang de ce dernier ne fera qu’un tour. Il veut savoir qui sont ces anges. Il est persuadé que David parle de personnes physiquement présentes dans le camp. Administré par la haine et l’incompréhension, le militaire entamera avec son prisonnier une guerre psychologique jusqu’à un point de non retour.

 

                Desberg construit son récit en deux parties. Après la déportation et la vie dans le camp, un long épilogue se déroulant plusieurs années après conclue le récit de façon poignante.

 

 

 

 

© Desberg, Van Der Zuiden - Paquet

 

 

                Le dessin ligne claire d’Emilio Van Der Zuiden est de la même famille que celui d’un Javi Rey (Violette Morris). La netteté de son trait contraste avec la crasse du camp de concentration. Cela axe un peu plus le récit, très théâtral, sur les personnages et sur leurs âmes, qu’elles soient lumineuses ou noires. Le duo antagoniste David/Karsten fonctionne sur un principe de Yin et de Yang pernicieux. Van Det Zuiden les utilise comme des marionnettes dont il tire les ficelles pour leur faire jouer leurs rôles respectifs au mieux. Preuve en est le dernier strip de la planche 43 où les ombres exacerbent les personnalités.

 

                Deux mini bémols. Les onomatopées sont parfois mal appropirées. Un tir de pistolet qui fait CRACK, on n’avait jamais entendu ça. Un coup de crosse qui fait SOK, c’est également étonnant. La couverture, bien qu’originale, a le tort de ne pas mettre en avant le duo principal.

 

 

 

 

© Desberg, Van Der Zuiden - Paquet

 

 

                La Seconde Guerre Mondiale est un des sujets de prédilection du neuvième art. On ne peut que saluer la qualité de certaines productions : Maus évidemment, mais aussi Irena, ou encore Si je reviens un jour. Avec Les anges d’Auschwitz, Desberg et Van Der Zuiden contribuent à ce devoir de mémoire avec tous les avantages que peut apporter la bande dessinée.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

PS : Nous devons tous rester chez nous, sauf nos amis de la santé et de la distribution alimentaire à qui nous pensons très fort. En ces temps compliqués, quoi de mieux que de lire des BD. Pour acheter ces beaux albums, si les librairies ont dû fermer leurs rideaux, n’oubliez pas que beaucoup d’entre elles proposent des services de vente par correspondance sur leurs sites. Alors, avant de vous précipiter sur les sites d’Amazan ou de la Fnoc, vérifiez si votre libraire de quartier ou de plus loin le fait.

 

 

One shot : Les anges d’Auschwitz 

 

Genre : Drame historique

 

Scénario : Stephen Desberg 

 

Dessins : Emilio Van Der Zuiden

 

Couleurs : Fabien Alquier

 

Éditeur : Paquet

 

Nombre de pages : 80 

 

Prix : 17 €

 

ISBN : 9782888909781

 



Publié le 08/05/2020.


Source : Bd-best

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