« - Ah, ils sont là ! Je les ai trouvés !
- Hello, beau gosse ! Tu n’as pas mis ton uniforme ? Tu sais pourtant que ça fait craquer les filles !
- Euh… Rachel, je suis mécano, pas chez les Marines…
- Dites bonjour au héros du jour !
- Mon pote, si tu attends que je te serre dans mes bras, tu peux crever ! Tu me laisses trop dans la merde pour la coloc…
- Viens là, Terry ! On voulait que tu admires une dernière fois ce que tu lâches, le pays où tous les rêves se réalisent. »
Du haut de l'Empire State Building, ce ne sont pas les rêves de ces jeunes américains qui vont se réaliser, mais plutôt leurs cauchemars. Le coucher de soleil qu’ils admirent du haut du quatre-vingt-sixième étage du gratte-ciel qui a été le plus élevé du monde jusqu’en 1967 va être, pour certains d’entre eux, le dernier. L’immeuble ne va pas tarder à être envahi par une horde de zombies-vampires assoiffés de sang venus pour vénérer leur maître.
© Adlard, Ange, Renault, Gérard - Soleil
Le cinéma a ses films d’art et d’essai et ses blockbusters, ses films engagés ou intimistes et ses comédies grand public ou histoires pleines d’action, d’aventures et de castagne. En BD, c’est pareil. Vampire State Building surfe dans la dernière catégorie. On n’est pas là pour réfléchir, on est là pour passer un bon petit moment, se vider l’esprit en mangeant du pop corn. Dans cette option, Vampire State Building est ultra efficace.
© Adlard, Ange, Renault, Gérard - Soleil
Le duo Ange et Patrick Renault appliquent la recette du survival, si tant est qu’il y en ait une, avec un savoir-faire méticuleux. Sans aucune longueur, sans aucun ennui, les scènes d’action alternent avec les respirations. Pour autant, les scénaristes ne nous invitent pas à une simple course poursuite à huis-clos. Les vampires ont un but. Le massacre n’est pas innocent. En filigrane, les auteurs décrivent une Amérique rongée par les attentats à répétition, celle des Etats-Unis post 9-11, où depuis cette date, rien n’a été et rien ne sera plus jamais comme avant.
Qui mieux que Charlie Adlard pouvait mettre en scène cette apocalypse ? Certes, le dessinateur américain est dans ses chaussons, mais on découvre ici son trait enrobé des couleurs très Comics de Sébastien Gérard. Le graphisme du dessinateur de Walking Dead supporte très bien cet enrobage qui lui donne un relief supplémentaire.
© Adlard, Ange, Renault, Gérard - Soleil
La couverture est aussi simple que puissante. Surmontée d’un logo original, la main ensanglantée d’un vampire semble entrouvrir une porte vers l’horreur.
L’association internationale des auteurs engendre un album hybride « FranComics » qui se lit à la vitesse de l’action, sans pouvoir le refermer, et dont on attend la suite avec frustration comme dans toute bonne série télévisée.
Laurent Lafourcade
Série : Vampire State Building
Tome : 1
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Renault & Ange
Dessins : Adlard
Couleurs : Gérard
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 56
Prix : 14,95 €
ISBN : 9782302075450
©BD-Best v3.5 / 2024 |