Une poésie graphique. L’été à Kingdom Fields
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Une poésie graphique.  L’été à Kingdom Fields

« - On est à combien de temps ?

- Trois heures, à peu près… Peut-être quatre.

- Encore quatre heures ?! Pourquoi est-ce qu’on va aussi loin ?

- Parce que c’est super ! Vous allez adorer ! C’était mon endroit préféré quand j’avais votre âge ! »

 

 

 

 

 

 

 

                Il faut le dire, le bord de mer britannique avec ses mobil homes n’est pas ce qu’il y a de plus glamour, surtout quand il ne fait pas beau et qu’on est en plein été. C’est pourtant le programme de cette famille modèle, le père, la mère, le fils adolescent, la fille un peu plus jeune. Avant d’arriver sur place, c’est la route des vacances, mais ça ne semble pas être un jour de chance pour l’ado. La pause repas sur un parking d’autoroute avec son aire de jeu grinçante est la dernière étape avant le séjour, qui ne va finalement pas être si terrible que ça et qui va laisser des souvenirs impérissables dans les yeux et dans les cœurs des enfants.

 

 

 

 

© McNaught - Dargaud

 

 

                A travers quatre chapitres : A la mer, Repères, Passer le temps, Les vagues, Jon McNaught signe une poésie graphique, une œuvre esthétique contemplative. Les titres de ces parties sonnent comme le tic-tac d’un métronome. Il résume une éternité qui dure quelques jours en une centaine de planches. Le temps est le principal personnage, plus encore que l’un ou l’autre des membres de la famille.

 

 

 

 

© McNaught - Dargaud

 

 

                McNaught met dans cet été à la fois ses souvenirs d’enfance et sa projection d’adulte. L’histoire est un éternel recommencement et il y a pour l’enfance des passages obligés. S’ennuyer à mourir toute une après-midi chez une vieille cousine que l’on voit une fois par an avec une assiette de madeleines sur la table basse du petit salon. Découvrir une amitié et des coins de natures sauvages. Braver des interdits que l’on croît importants alors qu’il s’agit.

 

                L’album est aussi un OVNI graphique. Très peu de paroles. Des planches aux nombreuses cases, jusqu’à trente-cinq, comme autant de petits tableaux. Des monochromes bleus ou orange. Et une pluie, une pluie comme personne ne l’a jamais dessinée.

 

 

 

 

© McNaught - Dargaud

 

 

                L’été à Kingdom Fields remet en mémoire ses souvenirs d’enfance, une enfance où il est parfois nécessaire de s’ennuyer pour se découvrir. Il ne se lit pas. Il se boit doucement comme une tasse de thé, en fin de journée, dans une véranda traversée par un léger rayon de soleil alors que l’on supporte un gilet si l’on sort.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

PS : Nous devons tous rester chez nous, sauf nos amis de la santé et de la distribution alimentaire à qui nous pensons très fort. En ces temps compliqués, quoi de mieux que de lire des BD. Pour acheter ces beaux albums, si les librairies ont dû fermer leurs rideaux, n’oubliez pas que beaucoup d’entre elles proposent des services de vente par correspondance sur leurs sites. Alors, avant de vous précipiter sur les sites d’Amazan ou de la Fnoc, vérifiez si votre libraire de quartier ou de plus loin le fait.

 

 

One shot : L’été à Kingdom Fields 

 

Genre : Chronique familiale 

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Jon McNaught

 

Éditeur : Dargaud

 

Nombre de pages : 104

 

Prix :  18 €

 

ISBN : 9782205082081

 



Publié le 12/04/2020.


Source : Bd-best

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